Depuis plusieurs jours, certains grands médias nationaux font circuler une rumeur sur l’introduction d’une taxe sur les chiens en France à partir de 2025. Il a ainsi été suggéré que la France pourrait être tentée d’adopter cette mesure pour générer des revenus supplémentaires pour les finances publiques. Une pétition en ligne a même vu le jour, rassemblant plus de 20 000 signatures en quelques jours. C’est un sujet qui concernerait environ 7,6 millions de chiens en France, et qui forcément joue avec nos émotions. Alors je me suis dit qu’un petit décryptage s’imposait.

Impôt sur les chiens en 2025 : réalité ou rumeur ?

A l’origine de la rumeur, une chronique d’un journaliste spécialisé en économie, François Lenglet, diffusée le 14 Octobre à 7h37 sur RTL, dans laquelle il suggère de mettre en place cet impôt sur nos loulous. Taxer les chiens de France ? Voilà un sujet qui allait pour sûr déchainer les passions (et les réactions) et donc faire des vues / des achats de journaux. Il n’en fallait pas plus pour que ce sujet arrive en tête d’affiche de nombreux médias nationaux !

Dans cette affaire, on peut relever 2 points majeurs :

1) Le Ministre du Budget français, Laurent Saint-Martin, a démenti cette option. Et il n’y a aucune source fiable qui donnerait l’origine de cette « proposition » du côté du gouvernement en place. En même temps, nos nouveaux ministres sont en place depuis moins d’un mois, alors j’espère quand même qu’ils traitent d’autres sujets beaucoup plus urgents …

2) L’analyse du journaliste spécialisé en économie ne prend pas en compte un aspect fondamental de toute validation d’un texte de loi : la politique. Avec plus de 32% de français propriétaires de chien, cette taxe serait avortée à peine proposée, par peur de perdre en électorat.

Dans cette chronique sur la radio RTL, que peu de monde a écouté à 7h30 un lundi matin et qui propose donc une nouvelle taxe sur les chiens – super sujet pour mettre de bonne humeur et bien attaquer la semaine ceci dit – François Lenglet évoque le modèle Allemand. Parce que oui, en Allemagne un impôt sur les chiens existe déjà ! Alors qu’en est il vraiment ?

La Hundesteuer : cette taxe est-elle vraiment un modèle ?

En Allemagne, l’impôt sur les chiens existe depuis le XIXe siècle. Ce système permet à l’État de récolter des sommes importantes chaque année, avec 421 millions d’euros engrangés en 2023. Le montant de cet impôt varie selon plusieurs critères : la race du chien, le nombre de chiens, et la localisation géographique du propriétaire.

  • À Berlin, le montant de la taxe est de 120 euros pour un chien, et de 180 euros pour deux chiens.
  • Certaines races considérées comme dangereuses (comme les rottweilers ou les pitbulls) sont soumises à une taxe beaucoup plus élevée, pouvant atteindre 1 000 euros par an.

Cette taxe génère des revenus importants, mais contrairement à ce que nous dit la presse française, cela ne responsabilise pas plus les propriétaires de chiens. D’après les chiffres que j’ai pu trouver, il y aurait autant d’abandons en France qu’en Allemagne et les raisons d’abandonner son animal seraient les mêmes. D’ailleurs, je me suis rendue compte en écrivant cet article que la définition d’animal « abandonné » variait d’un état européen à un autre. Dans les statistiques françaises, il n’y a pas que les abandons en refuge ou les chiens trouvés en divagation qui sont comptabilisés. Si ça vous intéresse d’en savoir plus sur le sujet, je vous invite donc à lire cette page de la Chaire Bien-être animal.

 

De plus, cette taxe engage les pouvoirs publics allemands à prendre en charge non seulement la mise en sécurité des animaux trouvés en divagation sur la voie publique mais AUSSI les soins nécessaires à ceux-ci. Engagements, qui ne sont majoritairement pas respectés, comme le dénonce l’association de protection animale allemande Deutscher TierschutzBund. Avec cette taxe, l’état allemand est ainsi sensé financé à plus d’un tiers le fonctionnement des refuges sur son territoire. On est donc bien loin de la notion de « rentabilité » annoncée partout en France.

Pourquoi taxer les propriétaires de chiens ?

L’idée d’une taxe sur les chiens pourrait sembler farfelue, mais elle repose sur des arguments financiers et sociétaux. En France, où on estime que 7,6 millions de chiens sont présents dans les foyers, une telle taxe pourrait générer des millions d’euros de recettes. Ces fonds pourraient être utilisés pour financer des services publics ou des initiatives en faveur du bien-être animal, comme cela est sensé être le cas en Allemagne.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que cette idée n’est pas nouvelle dans l’Hexagone. En effet, sous Napoléon Bonaparte, au début du 19 siècle une taxe sur les chiens avait été instaurée pour lutter contre la rage. Cet impôt a perduré jusqu’en 1971 avant d’être aboli.

Dans certains pays, comme la Suisse ou les Pays-Bas, des systèmes similaires existent. Ce n’est pas pour autant que les propriétaires de chiens bénéficient de plus d’infrastructures. Aux Pays-Bas, par exemple, la majorité des forêts sont strictement interdites aux chiens non tenus en laisse. En revanche, bon nombre d’endroits sont super dog friendly et vous permettent même de faire des visites touristiques avec votre compagnon à 4 pattes. 

Une taxe bien-être animal, pourquoi pas ?

Si bon nombre d’entre nous sont farrouchement contre une taxe sur le fait de posséder un chien, 64% des personnes que nous avons interrogé seraient en revanche pour cette taxe à condition qu’elle revienne exclusivement et entièrement aux aménagements pour les chiens et à la protection animale. Ces résultats montrent une véritable envie de soutenir les associations de protection animale via les pouvoirs publics, et ce, bien plus que ce qui est fait actuellement. Pour un refuge, avoir un soutien officiel du gouvernement français serait non seulement un soutien financier mais aussi une reconnaissance officielle et donc un soutien moral pour tous les amoureux des animaux qui se consacrent à soigner des êtres malmenés par les humains. Cette taxe, si elle est mise en place un jour, sera également attendue pour améliorer le quotidien des propriétaires de chiens. Elle pourrait ainsi permettre de financer des services locaux ou des infrastructures spécifiques aux animaux de compagnie, comme les parcs canins ou les services de ramassage des déjections. 

L’option d’une taxe pour rejoindre le budget global, toujours aussi opaque et dont on ne connait pas, ou peu les usages, est rejetté à 100%. Et si l’idée est de combler le déficit, les analyses que j’ai pu lire sont d’accord pour dire que l’impact financier d’une telle mesure serait relativement faible comparé aux besoins budgétaires de la France.

Cet impôt devrait ceci dit être extrêmement encadré pour éviter toute disparition miraculeuse de cet argent. N’oublions pas que la SPA n’a pas eu de problème à verser 1,1 million d’euros à l’administratrice judiciaire nommée pour la redresser entre fin 2009 et juin 2013. 275 000€ de salaire par an sur 4 ans … il y aurait de quoi en dire. 

Quels impacts pour les propriétaires de chiens ?

Pour les propriétaires de chiens, les coûts liés à l’entretien et aux soins de leur animal de compagnie augmentent tous sans exception. Que ce soit côté alimentation, soins vétérinaires, éducation ou même sport canin, les prix sont à la hausse. Si la France décidait de suivre l’exemple allemand, les propriétaires de chiens pourraient se retrouver face à des dépenses annuelles encore plus importantes.

Dans la pratique, les mesures permettant de responsabiliser les propriétaires de chien, en enregistrant notamment leurs animaux sont déjà en place. La problématique vient du fait qu’aucun contrôle régulier est en place et les mesures pour appliquer ce dispositif sont insuffisantes. Taxer les propriétaires de chiens ne dissuadera pas les adoptions compulsives. Une telle mesure pourrait en revanche entraîner des abandons massifs, comme cela a été le cas dans d’autres pays où des taxes similaires ont été introduites. En France, on estime qu’un tiers des abandons sur 2023 venaient du fait que les propriétaires n’arrivaient pas à subvenir financièrement aux besoins de leur animal.

Pour ceux favorables à une taxe sur les chiens qui irait à la protection animale

Pour ceux qui soutiennent une taxe sur les chiens dédiée à la protection animale, il est possible de faire des dons à des associations de protection animale reconnues d’utilité publique, comme la SPA. Ces dons ouvrent droit à des avantages fiscaux. En France, les particuliers bénéficient d’une réduction d’impôt de 66 % du montant des dons, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Les entreprises, quant à elles, peuvent déduire 60 % du don, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires. Un moyen concret de soutenir directement la cause animale.

Faire un don à des petites structures locales plutôt qu’à de gros organismes présente plusieurs avantages :

  1. Vous pouvez voir directement l’impact de votre don, ce qui renforce votre engagement personnel.
  2. Cela contribue à soutenir l’économie locale, notamment les commerces et les services.
  3. Vous évitez de financer des services marketing coûteux ou des hiérarchies inutiles, souvent présents dans de grandes organisations.
  4. Les petites structures sont généralement dirigées par des personnes du terrain qui maîtrisent mieux les coûts et savent où prioriser les investissements pour une gestion plus efficace.

Chez Canigourmand, nous soutenons la SPA de Bergerac ! Equipe au top qui prend vraiment à coeur le bien-être de leurs protégés. Que ce soit côté physique ou mental, les besoins des chiens et des chats présents sont considérés dans leur totalité et de nombreuses choses sont mises en place pour les stimuler au quotidien.

Un mot sur Canigourmand

Canigourmand, c’est la seule marque de friandises naturelles pour chien recommandée par les vétérinaires. Depuis 6 ans, nous perfectionnons nos recettes pour offrir aux louloux des friandises de qualité exceptionnelle, avec des ingrédients 100% naturels, sans additifs ni conservateurs. Chez Canigourmand, nous comprenons l’importance de la mastication et d’une alimentation saine. C’est pourquoi nos friandises sont créées pour régaler et stimuler les chiens de toute taille et de tout âge. Vous voulez en savoir plus ? C’est par ici !

Nouvelles taxes, la France a-t-elle le choix ?

Le déficit public, aggravé par la pandémie et les crises économiques, a mené à des réflexions innovantes pour trouver de nouvelles sources de revenus. Parmi les idées les plus discutées, l’instauration d’un impôt sur les chiens en 2025.

La situation du déficit en France

Le déficit public est une situation où les dépenses publiques excèdent les ressources générées. Depuis 1974, la France a connu un déficit quasi constant. En 2023, ce déficit s’élevait à 5,5 % du PIB, bien au-delà de la limite européenne de 3 %. Ce creusement continu est dû à plusieurs facteurs : une augmentation des dépenses sociales, des baisses d’impôts non compensées, et les impacts de la crise énergétique et sanitaire.

La dette publique, quant à elle, a atteint 110 % du PIB en 2023, une situation préoccupante pour la stabilité économique du pays. Pour pallier ce déficit croissant, l’État cherche à diversifier ses sources de revenus.

Alternatives à une taxe sur les chiens

Si l’impôt sur les chiens est une option, plusieurs autres solutions sont envisagées par le gouvernement de manière sérieuse pour combler le déficit public sans recourir à une taxe animale.

  • Augmentation des impôts sur le patrimoine
    L’une des solutions évoquées est l’augmentation des impôts sur les grandes fortunes. En 2025, une réévaluation des taxes sur le patrimoine pourrait aider à combler une partie du déficit. En concentrant cette mesure sur les ménages les plus aisés, l’État pourrait dégager des revenus significatifs tout en limitant l’impact sur la consommation.
  • Optimisation des dépenses publiques
    Plutôt que d’augmenter les impôts, certaines voix appellent à une meilleure gestion des dépenses publiques. Une étude des niches fiscales permettrait d’économiser des milliards d’euros. Par exemple, certaines exonérations d’impôts, comme celles touchant les entreprises, pourraient être réévaluées pour assurer une plus grande équité fiscale.
  • Réduction des niches fiscales sur les successions
    Une autre piste est la réduction des niches fiscales sur les successions, souvent critiquées pour favoriser les ménages les plus riches. La suppression de certaines exonérations pourrait générer des recettes supplémentaires tout en favorisant une répartition plus équitable de la richesse.
  • Hausse des taxes sur l’énergie
    Le gouvernement pourrait également choisir d’augmenter les taxes sur les énergies fossiles. Cela aurait un double effet : générer des revenus pour l’État et encourager une transition écologique plus rapide. En taxant les émissions de CO2 ou en supprimant les subventions aux énergies polluantes, la France pourrait non seulement réduire son déficit, mais aussi répondre à ses objectifs environnementaux.
  • Amélioration de la gestion des subventions
    Les aides publiques aux entreprises représentent une part importante des dépenses. Une révision de ces subventions, en les concentrant sur les entreprises stratégiques ou innovantes, permettrait d’économiser des milliards sans pour autant nuire à la compétitivité du pays.

    Conclusion

    L’idée d’un impôt sur les chiens en 2025 s’inscrit dans le panel des interrogations des économistes en recherche de solutions pour combler le déficit public de la France. Bien que cette mesure puisse sembler marginale, elle soulève des questions importantes sur l’équité et l’efficacité des politiques fiscales. En parallèle, d’autres solutions comme l’optimisation des dépenses publiques ou la réforme des niches fiscales apparaissent comme des options plus robustes pour répondre aux besoins budgétaires du pays.

    Un ajustement trop rapide pourrait freiner la croissance, tandis qu’une réduction trop lente risquerait d’accroître la dette et de nuire à la crédibilité financière de la France. Trouver un équilibre entre ces deux contraintes sera essentiel pour assurer la stabilité économique à long terme. Et les politiques en place risquent de faire face à de nombreux lobbys dans les prochains mois.