Les aboiements : un comportement naturel, mais comment les prévenir et les gérer ?
« Mon chien aboie sans arrêt ! », « Le mien aboie pour un rien ! », « Dès qu’il entend un bruit, il se met à hurler ! », « Le pire ? C’est quand il comprend qu’on va se promener ! Alors là, il devient surexcité ! » ou encore « Quand il voit quelqu’un passer derrière le portail, il jappe et court de partout ! »
Ces situations vous disent quelque chose ? Peut-être du vécu pour vous ou pour votre entourage ?
Les aboiements font partie intégrante de la vie d’un chien… Et de ses humains ! Mais à quoi sont-ils dus, plus spécifiquement ? A quoi servent-ils ? Et surtout, comment les réduire ? Faisons un point (non exhaustif !) dans cet article !

Une question de communication
Le chien partage notre quotidien… Et passe une bonne partie de son temps à nous observer, à décrypter nos comportements (y compris ceux dont nous n’avons pas même conscience !) et à se créer des rituels. C’est d’ailleurs pour cela que nos loulous savent, par exemple, au moindre petit indice, quand nous nous préparons à partir… Avec, ou sans eux !
Et, bien sûr, ils nous entendent aussi parler, rire, crier, pleurer, ou chanter… Bref, nous exprimer, communiquer. Eux aussi, bien évidemment, ont ce besoin de communication. Ils le font sous diverses formes bien sûr, dont les aboiements. Ceux-ci représentent donc quelque chose de complètement normal et naturel pour nos amis à 4 pattes. Certaines races le font plus que d’autres. C’est vrai. Mais les aboiements, ou surtout leur « gestion », sont extrêmement liés aux conditions de vie, et d’éducation de nos canidés. Comme nous allons le voir dans la suite.
Une question d’émotions
Un jouet que votre chien adore, et qui tarde à être lancé ? Et hop, c’est parti pour les aboiements !
La gamelle qui se prépare mais qui tarde à venir ? Les aboiements vont peut-être la faire venir plus tôt !
La sonnette retentit à la porte ? Super, un invité qui va pouvoir s’occuper de moi… ça mérite bien quelques aboiements ça !
Un congénère qui passe devant chez moi ? Je vais lui montrer que je suis là moi ! Quelques aboiements devraient faire l’affaire !
Derrière ces quelques exemples se cache bien souvent un trop plein d’émotions pour nos loulous. De l’excitation surtout ! Rien de tel pour déclencher des aboiements ! Et indépendamment de la race ou de l’âge du loulou, bien sûr. Par contre, la manière dont les maîtres, les humains, vont réagir, va très largement conditionner la suite des évènements…
Une question de renforcement
La réponse des humains va très largement conditionner la suite des aboiements pour le loulou.
Celui-ci va continuer d’aboyer généralement à cause de son maitre. Même si, évidemment, le plus souvent, c’est exactement l’inverse du résultat souhaité par celui-ci !
Cas concret n°1
Vous jouez avec votre loulou. Vous lui lancez un super jouet, une balle, un bâton. Peu importe. Lui est heureux, bien sûr. Et même probablement bien excité. Il vous ramène la balle, vous la jette aux pieds. Et vous regarde. Vous ne lui relancez pas de suite. Du coup ? Il jappe un coup, histoire de vous dire : « non, mais oh, tu attends quoi là pour me relancer ma balle ? ». Bien sûr, vous vous exécutez ! A ce moment précis, alors, vous « renforcez » votre chien dans ses aboiements. (vous l’encouragez, vous lui apprenez à en faire encore plus). Pourquoi ? Tout simplement parce que le fait d’aboyer lui apporte ce qu’il espère : le lancement du jouet !
Cas concret n°2
Votre chien, pour une raison a priori peut-être indéterminée, se met à aboyer. Ne serait-ce qu’une seule fois, ou deux. Et vous vous mettez alors à le regarder, ou à lui parler : « Eh bien, qu’est-ce qu’il se passe mon grand ? » ? Et il se met à japper de plus belle ! Idem, vous l’avez « renforcé » dans ses aboiements car il a obtenu, avec ses premières vocalises, ce qui l’intéressait. Votre attention par exemple. Ou la confirmation que le bruit qui avait déclenché les premiers aboiements étaient bien importants, puisque vous-aussi, finalement, vous lui accordez de l’intérêt. Du coup ? Au prochain bruit ? Oui ! Il faudra bien le signaler ! Avec beaucoup d’aboiements !
Cas concret n°3
Votre canidé aboie. Ses jappements commencent à vous fatiguer, alors vous voulez le faire taire. Et vous mettez à lui demander d’arrêter. Ou vous lui dites le traditionnel « Non ! » (qui est bien souvent utilisé pour tout et n’importe quoi ). Si cela ne fonctionne pas, alors vous lui parlez encore plus. Quitte à élever la voix, crier.
Mais votre toutou, lui, comment perçoit-il cette situation ? Du moins, comment est-il susceptible de la percevoir ? Il peut l’interpréter de manière bien différente : il aboie… Et vous ? Eh bien, vous aboyez aussi ! Il entend que vous « vocalisez » autant que lui ! Du coup ? Il peut tout à fait prendre vos réprimandes pour des encouragements ! Et le voilà parti pour continuer à aboyer de plus belle !
Nous venons de voir quelques raisons fréquentes (mais non exhaustives), des aboiements de nos amis à quatre pattes. Mais comment faire, maintenant, pour agir efficacement et faire cesser ces jappements ? Je vous propose, dans la suite de cet article, trois solutions. Efficaces et simples à mettre en oeuvre.
Solution n° 1 : cesser de renforcer !
Logique et imparable. Nous avons vu, précédemment, que, bien involontairement, nous renforcions très souvent les aboiements de nos chiens. Maintenant que nous le savons, il va être beaucoup plus simple de corriger ce point ! L’un des éléments les plus faciles à mettre en œuvre est d’arrêter d’apporter à notre loulou la réponse qu’il attend, suite à ses aboiements. Comme notre attention, le fait de lui parler, le fait d’aller lui ouvrir la porte… Le mieux à faire, du coup ? C’est d’ignorer les aboiements, à ce moment précis. Bien sûr, si la situation le permet (voisinage, heure de la journée…).
Ignorer les mauvais comportements = Très bons résultats.
Mais comme le comportement n’est pas une science exacte et que vous avez en face de vous un individu vivant, il peut aussi y avoir une période d’incompréhension. Pendant cette période, si elle se produit, on va observer une « explosion du comportement » que l’on souhaite voir disparaître. Le chien n’obtenant plus ce qu’il souhaite (et ce qu’il avait jusqu’à présent) va alors faire plus du même comportement, jusqu’à obtenir la réponse tant attendue ! Et ce n’est qu’une fois avoir bien exploité cette réaction « d’en faire plus », et qui ne fonctionne pas, qu’il proposera autre chose, ou passera à autre chose. Donc, à voir s’il y a une « explosion » des aboiements, ou non, et si vous avez la possibilité de les ignorer.
Solution n°2 : choisir les bonnes émotions
Comme nous l’avons précédemment évoqué, une des origines possibles des aboiements de nos loulous est bien souvent l’excitation. Aussi, au-delà de ne plus renforcer les vocalises par notre réponse, on peut aussi faire un gros travail sur la gestion des émotions de notre chien.
Et renforcer, cette fois-ci, tous les comportements de calme. Quand le loulou se pose tranquillement. Quand il entend un bruit, ou voit quelque chose, mais ne dit rien, ne réagit pas. Quand il attend tranquillement 3 secondes, que vous finissiez de préparer sa gamelle.
Bref, tous les comportements plus posés, plus calmes. Qui mériteront un « c’est bien », « bravo mon grand » ou tout autre « marqueur » que vous utilisez habituellement. En prenant bien soin que ce marqueur, et le ton que vous utilisez à ce moment précis, ne fasse pas remonter l’excitation de votre loulou !
Solution n°3 : la gestion de l’environnement
Autre type possible de solutions et extrêmement intéressante.
Gérer l’environnement dans lequel évolue votre loulou est un excellent moyen de prévenir certains de ces comportements, et en favoriser d’autres.
Votre chien aboie régulièrement derrière votre fenêtre car il voit passer des gens ou d’autres chiens ? L’idée est alors de ne plus lui donner accès à cette fenêtre ! Comment ? En plaçant, devant, un gros pot de fleur, une barrière, une chaise… Ce que vous voulez, mais qui empêchera, physiquement, l’accès à ce lieu « stratégique » pour votre loulou. Et donc, les aboiements !
Votre chien court le long de votre haie quand il voit passer un jogger, un velo, un congénère ? Limitez cette vue ! Placez des brise-vues, des arbres très masquants… Ou condamnez l’accès à cette partie du jardin pour votre chien ! Un excellent moyen de prévenir les aboiements, est, par exemple, de ne donner accès au loulou qu’à la partie du jardin la plus isolée, par exemple derrière la maison. Avec aucun point de vue sur la route, plus passante. Vous pouvez le faire en ajoutant une barrière, un portail ou encore un grillage.
En résumé : ne plus laisser l’accès libre aux lieux favorisant les aboiements ! Il faut parfois se montrer créatifs mais cela en vaut vraiment la peine ! Et vos voisins vont en seront éternellement reconnaissants !

Pour cet article, Wapi s’est fait aider de Stéphane de Maitre et Chiens Epanouis !
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